Alors que l’intelligence artificielle (IA) connaît un essor spectaculaire et est au centre des préoccupations du législateur européen, la SACEM et la GEMA (son homologue allemande) ont dévoilé les résultats d’une étude d’ampleur sur l’impact de l’IA générative sur le secteur de la musique.
Réalisée sous l’égide du cabinet Goldmedia et menée auprès de plus de 15 000 créateurs et éditeurs, cette étude approfondie[1] nous livre des prédictions et statistiques aussi bien inédites qu’inquiétantes. On y apprend notamment que le marché de l’IA générative atteindra plus de 3 milliards de dollars en 2028 et que les auteurs et créateurs pourraient voir leurs revenus diminuer drastiquement. Plus encore, l’étude révèle que si 35% des créateurs interrogés ont déjà utilisé l’IA dans leur travail, 64% estiment que les risques liés à l’utilisation de l’IA dépassent les opportunités. L’immense majorité des créateurs et éditeurs de musique (95%) demande d’ailleurs plus de transparence aux entreprises développant des outils d’IA.
Conscientes de ces inquiétudes et des défis à relever, la SACEM et la GEMA affirment vouloir éclairer, à travers cette étude, le débat public sur l’impact de l’IA dans le secteur musical, porter la voix des créateurs et éditeurs et jouer un rôle actif et décisif dans la défense des intérêts de leurs membres.
Notons que cette étude intervient à point nommé, deux jours avant l’adoption, par les représentants des États-membres de l’Union européenne, d’une nouvelle législation sur l’Intelligence Artificielle, le 2 février dernier. Ce règlement, baptisé « AI Act » ambitionne d’encadrer l’utilisation et le développement de l’IA. Constituant une avancée historique, il doit toutefois être encore validé par le Parlement européen pour le 13 février. Nous reviendrons plus avant sur l’AI Act, prochainement dans une newsletter à venir !
[1] https://www.goldmedia.com/fileadmin/goldmedia/Studie/2023/GEMA-SACEM_AI-and-Music/AI_and_Music_GEMA_SACEM_Goldmedia.pdf